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François Darnaudet nous livre deux impressions de lecture, je n'ai pas pu résister à vous en faire part :
Hello !
Fin décembre et début janvier, j'ai lu deux étonnants romans noirs qui m'ont beaucoup plu : un PURG (Amin's blues de Max Obione chez Krakoen) et un Trans (Un ange sans elle de Serguei Dounovetz chez Moisson Rouge).
Quoique PURG et Trans, ces deux romans ont un point commun : ils étaient au départ très casse-gueule et fallait les avoir très bien accrochées pour les écrire.
Je m'explique : Amin's blues est une variante plus jazz que blues sur des thèmes canonniques de la littérature noire américaine : la boxe, la femme fatale, les losers, la fuite, le bayou (ou un marais du genre), la destinée fatale, la poisse. Max avait choisi de réunir toutes ces figures imposées et je dois dire que le résultat est impeccable : le match de boxe est aussi crédible et beau saignant qu'un Rocky, les marais poisseux, la fatale salope bandante, archi-bandante... et la poisse digne d'un P majuscule à la André Héléna.
Max, bravo !
Un ange sans elle ne traite qu'un seul thème
classique du roman noir : la femme fatale. Mais il s'aventure sur des terrains très rarement explorés, si ce n'est au cinéma par des Lynch ou des Jarmush et Wenders. Nous sommes dans un récit
indubitablement noir mais nos protagonistes ne sont sûrement pas humains. Ce sont fort probablement des Anges blancs et des Anges déchus. La Fatale, la fille du Diable. le Commanditaire des
contrats : Gabriel lui-même. Le roman n'oscille pas entre Polar et Fantastique, il est en permanence guidé par ces deux genres comme des rails littéraires parallèles.
Serguei, bravo !
Le style de l'Obione est poisseux de sperme, de sang et de sueur.
Le style du Dounovetz est le style du Diable, un Diable aux griffes de sperme et de sang.
Les romans sont excellents... rien à voir avec les couves ! (mon sens de l'esthétisme est choqué par ces deux couves à côté de la plaque. D'autant plus que les livres méritaient beaucoup mieux : du Liberatore pour Max et du Vicomte pour Serguei par exemple).
Bravo les artistes !
Faudra voter pour eux pour les Prix de 2009 (c'est peut-être trop tard pour le Max, mais pile poil pour le serguei)
Bonjour chez vous !
L'anarNaudet
(paru le 9 janvier 2009 sur la liste 813)
Fin décembre et début janvier, j'ai lu deux étonnants romans noirs qui m'ont beaucoup plu : un PURG (Amin's blues de Max Obione chez Krakoen) et un Trans (Un ange sans elle de Serguei Dounovetz chez Moisson Rouge).
Quoique PURG et Trans, ces deux romans ont un point commun : ils étaient au départ très casse-gueule et fallait les avoir très bien accrochées pour les écrire.
Je m'explique : Amin's blues est une variante plus jazz que blues sur des thèmes canonniques de la littérature noire américaine : la boxe, la femme fatale, les losers, la fuite, le bayou (ou un marais du genre), la destinée fatale, la poisse. Max avait choisi de réunir toutes ces figures imposées et je dois dire que le résultat est impeccable : le match de boxe est aussi crédible et beau saignant qu'un Rocky, les marais poisseux, la fatale salope bandante, archi-bandante... et la poisse digne d'un P majuscule à la André Héléna.
Max, bravo !
Un ange sans elle ne traite qu'un seul thème
classique du roman noir : la femme fatale. Mais il s'aventure sur des terrains très rarement explorés, si ce n'est au cinéma par des Lynch ou des Jarmush et Wenders. Nous sommes dans un récit
indubitablement noir mais nos protagonistes ne sont sûrement pas humains. Ce sont fort probablement des Anges blancs et des Anges déchus. La Fatale, la fille du Diable. le Commanditaire des
contrats : Gabriel lui-même. Le roman n'oscille pas entre Polar et Fantastique, il est en permanence guidé par ces deux genres comme des rails littéraires parallèles.Serguei, bravo !
Le style de l'Obione est poisseux de sperme, de sang et de sueur.
Le style du Dounovetz est le style du Diable, un Diable aux griffes de sperme et de sang.
Les romans sont excellents... rien à voir avec les couves ! (mon sens de l'esthétisme est choqué par ces deux couves à côté de la plaque. D'autant plus que les livres méritaient beaucoup mieux : du Liberatore pour Max et du Vicomte pour Serguei par exemple).
Bravo les artistes !
Faudra voter pour eux pour les Prix de 2009 (c'est peut-être trop tard pour le Max, mais pile poil pour le serguei)
Bonjour chez vous !
L'anarNaudet
(paru le 9 janvier 2009 sur la liste 813)