Le Havre. Les trois visages de Max Obione (Ouest-France édition numérique)

Cet auteur, éditeur et cinéaste attise la curiosité des Havrais. Leur ville est une toile de fond récurrente dans ses œuvres.

Portrait

Après une jeunesse vécue en Normandie et avec une soif de livres jamais étanchée, Max Obione a d’abord fait le choix de la raison. Le droit, la maîtrise de comptes et le penchant culturel l’on conduit à faire carrière dans l’administration.

L’écriture, alors restée un loisir, n’a abouti à la finalisation d’un ouvrage qu’à l’approche de la soixantaine. Max Obione raconte : « Puisque j’aime les histoires non nombrilistes et que je fréquente déjà une communauté d’auteurs de polars, j’ai opté pour la nouvelle et le roman noir. »

En une dizaine d’années, sa bibliographie compte vingt titres, tous de format modeste (moins de 200 pages). L’un des premiers, Amin’s blues , étant épuisé, vient d’être réédité chez horsain.wordpress.com.

Écrire c’est bien, être édité c’est mieux ! Comme tous les jeunes auteurs, Max a été confronté à la difficulté d’être introduit près des grands éditeurs. Avec ses amis, dans la même situation, ils ont créé une coopérative d’édition  : Krakoen, riche de 90 titres au catalogue.

Une fois le lancement réussi, la coopérative a pu être cédée à un professionnel et certains auteurs pris dans les grandes maisons. Au Havre, une autre aventure est née. « Nous ne recevons aucun manuscrit, nous allons les chercher nous-mêmes !  » annonce-t-on aux éditions du Horsain.

400 titres en trois ans

Avec une trentaine de titres diffusés par les auteurs et leurs cercles, la petite édition reste possible grâce à l’impression numérique. L’autre évolution, dans l’air du temps, a été le passage au livre numérique et à la lecture plaisir.

« Partant de la diversité des origines des auteurs rencontrés sur les forums et dans les salons littéraires » , Max Obione a commencé la création du site skaediteur.net. En trois ans, près de 400 titres ont pu être diffusés grâce au commerce en ligne. « Les deux formes d’édition s’additionnent », précise ce membre des associations Les Ancres Noires, et 813 (en référence à Maurice Leblanc).

De la littérature plaisir au cinéma, le pas a été franchi. Scénariste et réalisateur de courts-métrages tournés au Havre : Jean et Nelly et Elle hache , Max Obione prépare Bad game . Du financement participatif a été ouvert pour ce tournage, au Havre, dans l’esprit roman noir.

édition normande du 18/11/2017